mercredi 15 septembre 2010

Le Grand Incendie de Londres de 1666 – Angleterre

Londres

Fin de l’été 1666 : Londres fut touchée autant physiquement qu’émotionnellement. Les feux à Londres étaient fréquents et même des fois inévitables. Sachant que la plupart des constructions de la capitale étaient en bois, ces feux pouvaient faire de gros dégâts. En 1559, un certain Daniel Baker avait prédit la destruction de Londres par le feu et en Avril 1665, le maire de Londres avait été prévenu du danger que pouvait causer les rues étroites et les maisons en bois les surplombants. S’ajoute à cela que l’été de cette année avait  été particulièrement chaud et avait laissé la ville de Londres sèche. De plus les réserves d’eau avaient été beaucoup entamées du fait de la sécheresse.

 Illustration du Grand Incendie - copyright BBC

Mais jusqu’à maintenant, la plus grande frayeur des Londoniens n’étaient pas le feu : la peste avait déjà tuée plus de 68 000 personnes dans les deux dernières années. Bien que Charles II était rentrée de Whitehall en Février 1666, Londres n’était pas pour autant sure et les charrettes qui ramassaient les morts étaient choses communes dans les rues de la ville. Les habitants avaient surtout peur du fort vent venant de l’Est, connu pour être particulièrement efficace pour répandre la peste.

  • L’incendie :
En ce jour de Septembre 1666, tout ce qui manquait était une étincelle. Le feu commença à la boulangerie de Thomas Farynor – le boulanger du roi – située sur Pudding Lane près du London Bridge. A 2h00 du matin le Dimanche 2 Septembre, c’est son apprenti qui senti le premier l’odeur de la fumée et c’est aussi lui qui réveilla le chef de famille. La famille réussit à s’enfuir de la maison en feu en passant par le toit, abandonnant seulement une servante qui était trop effrayée pour pouvoir courir, et qui devint de ce fait la première victime de l’incendie.

Comme les rues étaient étroites et les habitations en bois, le feu se répandit comme une trainée de poudre en commençant par l’Ouest. Le Maire de la ville Sir Thomas Bloodworth fut mit au courant de la nouvelle dans l’heure suivant l’incendie mais ce dernier ne fut pas du tout impressionné. Ce fut une chance que le London Bridge soit touché par l’incendie car seul un tiers en fut brulé et il servit de coupe feu ce qui empêcha l’incendie de se répandre vers le district de Southwark. 

Un certain Samuel Pepys vivait à coté. Le Dimanche matin alors qu’il se promenait à la Tour de Londres, il aperçu le feu venant de l’ouest, se déployant avec le vent et décrivant les « pigeons… faisant du sur place sur les fenêtres et les balcons jusqu’à ce qu’ils se brulent les ailes et tombent ». Du fait de l’attitude dilettante du Maire, Pepys alla à Whitehall pour informer le Roi et son frère James – le Duc de York – de la situation. Charles II ordonna immédiatement à Bloodworth de détruire autant de maison qu’il le faudrait afin de contenir l’incendie. Mais les efforts furent vint car la force du vent aidait le feu à passer et à la fin de ce Dimanche, l’incendie était arrivé à la Tour de Londres.

 Peinture de Jan Griffier datant de 1670 - Museum of London

Alors que le feu gagnait du terrain au Nord et à l’Ouest, la population commença à être gagnée par la panique. Le Duc de York fit de son mieux pour essayer de contenir l’incendie en réquisitionnant la milice des comtés voisins mais les flammes continuaient de faire ravage, dévastant entre autre Gracechurch Street, Lombart Street et le Royal Exchange. Au milieu de l’après midi, la fumée pouvait être vue depuis Oxford et les londoniens avaient commencés à fuir vers Moorfield et Finsbury Hill.

  • Les dégâts :

A la nuit tombée, les rues étaient encombrées avec des charrettes entières de Londoniens qui fuyaient. Le feu quant à lui entrait à Watling Lane près de la Cathédrale St Paul. Ce n’est que le lendemain que l’on put se rendre compte des grosses destructions. Autant le Roi que le Duc de York étaient prit dans la bataille contre l’incendie. Tard dans l’après midi le feu fut enfin maitrisé mais il repartit de plus bel consumant Cheapside, la rue la plus large de Londres. Pepys était occupé à évacuer sa maison mais pris quand même le temps de creuser un trou dans lequel il enterra un morceau de parmesan ainsi que du vin et d’autres choses.

La destruction commença dans l’Est, dans l’Ouest, l’incendie avait détruit les prisons de Newgate et Ludgate et se dirigeait le long de Fleet Street en direction de Chancery Lane. Il était visible depuis Enfield donc d’assez loin, les braises retombaient sur Kensington et les flammes entouraient la Cathédrale St Paul. Le feu atteignit les poutres en bois de son toit et tout s’écroula. La Cathédrale fut démolit en seulement quelques heures.

 Gravure par Visscher

Le Mercredi matin, le feu atteignit le mur de brique du Middle Temple. Au même moment, le vent se relâcha un peu et changea de direction pour se diriger vers le Sud, où par chance, se tenait la rivière.

  • Les conséquences :

Le Jeudi suivant, le feu fut éteint mais emportant avec lui 373 demi hectares de la ville – depuis la Tour à l’Est de Fleet Street à Fetter Lane à l’Ouest – et brulant environ 13 200 maisons, 84 églises et 44 entreprises. Officiellement seulement quatre personnes y trouvèrent la mort mais le nombre de mort et en vérité beaucoup plus élevé.

On commença ensuite à se poser la question des responsabilités. La faute fut mise sur les français et le Roi lança un assaut contre les étrangers ne parlant pas anglais correctement. Partout, une alerte fut donnée contre les français et les allemands. L’ambassadeur espagnol  ouvrit sa porte à tous les étrangers ayant peur pour leurs vies : du protestant allemand au catholique français.

Le même jour le Roi se rendit à Moorfield pour s’adresser aux 1000 000 personnes qui avaient perdu leurs maisons dans l’incendie : il déclara que le feu n’avait pas été déclenché par un pouvoir étranger ou subversif, mais qu’il était un acte de dieu. Il réussit à convaincre seulement la plupart des gens.

 La couverture de l'un des journaux de l'époque - copyright BBC

A la fin du mois de Septembre, une Commission Parlementaire fut mise en place pour faire une enquête sur l’incendie durant laquelle un horloger français – Robert Hubert – confessa avoir délibérément allumé le point de départ de l’incendie dans la boulangerie avec 23 autres collaborateurs. Ses collègues protestèrent en disant qu’il était déséquilibré et les détails de sa confession changeaient continuellement. Le Comte de Clarendon commenta « que ni les juges, ni aucune des personnes présentes au procès ne le croyait coupable ; mais que c’était un pauvre hère déséquilibré, lasse de sa vie ». Il fut quand même pendu à Tyburn.

En Janvier 1667, cette Commission reporta que rien n’avait pu prouver qu’il ne s’agissait pas d’un acte de la main de dieu qui avait été amplifiée par un vent particulièrement fort et une saison assez sèche.

5 commentaires:

  1. ca devait etre terible

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  2. la grande incendie de londres était catastrophique

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  3. "Officiellement seulement quatre personnes y trouvèrent la mort mais le nombre de mort et en vérité beaucoup plus élevé." il y a une faute, c'est "est en vérité" et pas "et en vérité"

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