jeudi 17 mai 2012

Le Projet Darien – Ecosse

Le Projet Darién est décrit par certains comme "le projet colonial le plus ambitieux du 17ème siècle […]", et par d'autres comme "une idée stupide qui tourna au désastre car il n'y avait aucune chance".

William Paterson – un écossais connu par les autres pour avoir créée la Banque d'Angleterre – est né en 1658 dans le Dumfriesshire. Il fit ses premières fortunes avec le commerce international en voyageant principalement en Amérique et aux Antilles. Dés son retour en Écosse, Paterson commença à se dire qu'il pouvait faire une deuxième fois fortune avec une toute autre idée. Son plan était de créer un lien entre l'Est et l'Ouest à partir duquel il pourrait commander son commerce dans les deux océans : le Pacifique et l'Atlantique.

 Paterson expliquant le Plan Darién à Edimbourg - Copyright William Henry Margetson

En 1693, Paterson aida alors à établir la Company of Scotland Trading to Africa and the Indies à Édimbourg pour installer un entrepôt sur l'isthme de Darién – une étroite bande de terre séparant le Nord et le Sud de l'Amérique – maintenant connu sous le nom de Panama. Le but était à la fois de faire prospérer la Company grâce au commerce étranger, mais aussi de promouvoir Darién comme un endroit où les Écossais pourraient s'installer. 

 Les premiers responsables de la Company of Scotland étaient des Écossais et des Anglais en nombre égal. Les Anglais et les Hollandais mirent la moitié du capital et les Écossais mirent l'autre moitié. Quoiqu'il en soit le Parlement Anglais – effrayé à l'idée de perdre le monopole du commerce et sous la pression de l'East India Company – retira son support au projet au dernier moment forçant ainsi les Anglais et les Hollandais à également se retirer laissant les Écossais seuls investisseurs.

 Une carte de Darién - Copyright

Des centaines d'Écossais ordinaires se pressèrent pour investir leur argent dans l'expédition et la somme réunie s'éleva à plus de £500,000. Pratiquement tous les Écossais qui avaient un peu d'argent de coté investirent dans le Projet Darién. Un millier d'entre eux se portèrent volontaires pour voyager à bord des cinq bateaux qui avaient été affrétés pour transporter les pionnés jusqu'à ce nouvel endroit, incluant les Highlanders qui fuyaient la famine et les soldats libérés après le Massacre de Glencoe.

Mais personne ne s'était vraiment déplacé pour voir cette terre promise, pas même Paterson, et les pionnés crurent à tort – sur les spéculations des marins et des pirates – que Darién leur offrirait une colonie où les entrepreneurs pourraient établirent des liens pour leur commerce avec le reste du monde et ainsi leur apporter du prestige et la prospérité dans leur pays. C'est alors en grande pompe et avec beaucoup d'excitation que le 12 Juillet 1698, les premiers bateaux prirent la mer depuis le port de Leith avec 1200 personnes à leurs bords.

Le 30 Octobre 1698, c'est un groupe de pionnés épuisés et démoralisés qui arriva sur ce petit morceau de terre infestée de moustiques portant le nom de Darién. Beaucoup d'entre eux étaient déjà malades, d'autre se querellaient sur la question du pouvoir à partager entre les élus. Quand ils arrivèrent sur le rivage, ils renommèrent les terres Calédonie et sa nouvelle capital New Edinburgh, mais leur première vrai tache fut de creuser des tombes pour les nombreux pionnés morts pendant le voyage – incluant la femme de Paterson. La situation ne cessa d'empirer a cause du manque de nourriture et aux fréquentes attaques des Espagnols. Malgré l'aide des Amérindiens qui eurent pitié des Écossais et qui leur offrirent des fruits et du poisson, 400 Écossais moururent seulement sept mois après leur arrivée. Ceux qui réussirent à survivre étaient décharnés et fiévreux, ils décidèrent alors de quitter ces terres.

Malheureusement, les nouvelles ne voyageaient pas rapidement au 17ème siècle et en Novembre 1699, six bateaux de plus quittèrent le port de Leith avec à leurs bords 1300 pionnés qui ignoraient complètements ce qui se passait de l'autre coté de l'océan.  Une troisième vague de cinq bateaux prirent les flots peu de temps après. Un seul bateau sur les seize affrétés réussit à retourner en Écosse avec à son bord, une poignée de survivants. Plus de deux milles personnes périrent, les £500,000 investit furent perdu mettant l'Écosse au bord de la banqueroute.

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